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Enfants soldats et réhabilitation sociale

La place des enfants soldats dans la démobilisation et la réinsertion des militaires demeure anecdotique, du moins dans les résultats obtenus en terme de réhabilitation. En effet, souvent, les bonnes intentions se heurtent aux réalités non seulement du terrain, mais surtout aux contraintes liées à l’approche choisie et la méthode utilisée pour réintégrer ces enfants et adolescents dans une société meurtrie et en reconstruction.

L’approche choisie est souvent celle d’un chemin qui passe par le repentir, la culpabilisation, et tant les psychiatres que les structures de prise en charge ont tendance à reporter la responsabilité de la réinsertion sur les familles d’origine ou d’accueil. L’accompagnement fait la majorité du temps défaut, un accompagnement psychologique, éducatif, formatif, pour les enfants meurtris, les enfants qui les côtoient et les communautés dans lesquelles la réinsertion est censée s’opérer. Reportage "Les enfants de la guerre" Site de Jean-Luc MEGE

Quant au temps de l’adaptation de l’enfant à une "nouvelle vie", il est trop court et présenté comme un passage intermédiaire entre vie militaire et vie civile. Les "centres" actuels - majororitairement "investis" par des organisations caritatives et religieuses - offrent en moyenne un passage de deux mois si l’on évalue les projets en cours de ce type ; deux mois pendant lesquels les enfants vont être "alphabétisés, "réparés psychologiquement", "formés et qualifiés à un nouveau métier" et enfin "réinsérés"...Ce qui fait beaucoup et qui n’aboutit généralement qu’à une culpabilisation et une mise en place d’un schéma de "repentir" pour l’enfant soldat qui doit donc "réparer" afin d’accéder au statut d’enfant réinséré.

On cherche alors à faire table rase d’un passé sans responsabiliser, et on rejette l’enfant dans une autre et nouvelle forme de marginalisation.

C’est la raison pour laquelle les statistiques d’enfants "réinsérés" sont si sujettes à interprétation, et pourquoi nombre d’enfants "démobilisés se retrouvent dans l’armée et/ou dans des bandes délinquantes.

A travers des actions de suivi et d’accompagnement, POLLEN privilégie plutôt une approche globale centrée sur le vécu de l’enfant, et préfère une resocialisation positive, qui mixe accompagnement psychologique des enfants et des "accompagnants". POLLEN offre des formations aux parents, éducateurs et enseignants, réintégration dans des circuits scolaires ou formatifs normaux, échanges avec l’ensemble de la dynamique économique...

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