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OMD, aide au développement européenne : consensus ou alignement ?

Les principes de partenariat et de respect des responsabilités propres des pays partenaires pour leur développement, les valeurs fondamentales et le cadre d’objectifs agréé au niveau multilatéral engagent autant les Etats membres que la Communauté européenne. L’efficacité de l’aide européenne peut et doit s’accroître par un effort renouvelé de coordination et d’harmonisation.

L’Union met actuellement en place de nouvelles déclarations, des cadres stratégiques afin de mieux coller aux nouvelles orientations politiques internes. Reste à voir si ces déclarations se traduiront en actes cohérents.

La réduction de la pauvreté : un objectif inscrit dans l’agenda international

L’agenda international pour le développement synthétisé dans la Déclaration du Millénaire de septembre 2000 - centré sur le développement social et humain, les droits de l’homme, l’égalité entre hommes et femmes, la relation étroite entre le développement et l’environnement, les liens entre le commerce et le développement - définit un cadre d’action dans lequel l’Union est pleinement engagée. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement concrétisent les engagements politiques pris par tous les états membres des Nations Unies selon un calendrier qui devra permettre d’avoir progressé de manière substantielle d’ici à 2015 dans chaque pays.

Les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

(1) réduire la pauvreté et la faim dans le monde (2) assurer une éducation primaire pour tous (3) promouvoir l’égalité des sexes (4) réduire la mortalité des enfants (5) améliorer la santé maternelle (6) combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies (7) assurer un environnement durable (8) participer à un partenariat mondial pour le développement

La Conférence de Monterrey pour le financement et le Sommet de Johannesburg sur le développement durable ont complété ces engagements, notamment en affirmant l’importance du partenariat et des responsabilités partagées entre pays industrialisés et pays en développement, des progrès à réaliser en matière de gouvernance, et de l’équilibre nécessaire entre les trois piliers - économique, social et environnemental - du développement durable.

Mais de plus en plus, la politique de l’Union en matière de développement s’inscrit dans le cadre des principes et objectifs de son action extérieure, politique, liée à l’agenda international qui favorise le multilatéralisme. Alors même qu’une réforme s’avère de plus en plus nécessaire du côté des instances des Nations Unies, ce sont ses agences et programmes qui, de plus en plus, serviront de cadre d’intervention - et donc de dépenses -.

Les nouveaux mots d’ordre de l’aide sont : commerce, sécurité (humaine ou non) et migration

Malgré les déclarations contraires, la tendance est - hélas - de subordonner l’aide au développement à ces agendas propres ; mais l’utilisation des termes « cohérence », « complémentarité », « harmonisation » a conduit à accélérer ces liens et en faire peu à peu des conditions, des préalables nécessaires. Pas d’aide sans commerce et ouverture des marchés à la compétition internationale ; pas d’aide sans sécurité et lutte contre le terrorisme ; pas d’aide sans une politique répressive et hautement restrictive (à travers bientôt des quotas spécifiques) de lutte contre l’immigration « sauvage »...

Mais les justifications sont là : évidemment, tout le monde sera d’accord avec le fait qu’il ne peut y avoir de développement durable sans paix et sans sécurité, et le développement durable est la meilleure réponse structurelle aux causes profondes des conflits violents et de l’émergence du terrorisme, souvent liées à la pauvreté, à la mauvaise gouvernance et à la dégradation et au manque d’accès aux ressources naturelles.

Par ailleurs, l’autonomisation, la participation, l’inclusion et l’obligation de rendre compte sont des éléments importants qui relèvent à la fois de la sécurité et du développement.

Le développement constitue évidemment la réponse la plus efficace dans le long terme aux migrations forcées et aux flux migratoires déstabilisants, en améliorant les conditions de vie et les perspectives d’emploi dans les pays en développement, et en contribuant à la paix et à la sécurité. Mais le problème est que cela est pris à l’envers. Le commerce, lui aussi, peut contribuer au développement...si il est utilisé à cette fin et non le contraire.

L’aide confisquée


La stratégie pour l’Afrique de la Commission Européenne

La nouvelle Communication de la Commission Européenne de Bruxelles sur sa stratégie politique pour l’Afrique (Afrique du Nord comprise) révèle le manque de vision politique propre à l’Europe qui emboîte le pas aux Etats Unis sur la voie de l’économie libérale, privatisation des services publics, approche économique du social et de l’humain et surtout, approche sécuritaire du développement.OCTOBRE 2005